Spin-off

𝕊𝕡𝕚𝕟-𝕠𝕗𝕗 𝕄𝕒đ•Ș𝕒 đ•‹đ•’đ•đ•–đ•€

Episode 1 

Le soleil se couchait dĂ©jĂ  Ă  l'horizon lorsqu'Aria se rĂ©veilla. Elle ouvrit les yeux, et toisa avec Ă©tonnement le paysage idyllique qui s'Ă©tendait face Ă  elle. Elle n'avait pas vu le temps passer ! 

En soupirant, elle se redressa et manqua de tomber du haut chĂȘne sur lequel elle s'Ă©tait assoupie. Elle se rattrapa de justesse et s'Ă©tendit avant de sauter Ă©lĂ©gamment de la branche, ses deux grandes ailes battant follement l'air pour attĂ©nuer sa chute.

Autant descendre avec classe, et non comme l'empotée qu'elle était !

- Eh ! OĂč Ă©tais-tu passĂ©e ? l'interpella une voix derriĂšre elle alors qu'elle s'apprĂȘtait Ă  rejoindre la grotte oĂč elle Ă©tait censĂ©e travailler.

Voix qu'elle aurait prĂ©fĂ©rĂ© ne pas reconnaĂźtre. 

Aria se tourna vers Nerwen, sa grande sƓur, qui la toisait avec sĂ©vĂ©ritĂ©. La jeune fĂ©e avait croisĂ© les bras et arquĂ© un sourcil en attendant patiemment une rĂ©ponse de sa cadette. Cette derniĂšre leva les yeux au ciel et dĂ©signa ce sur quoi elle s'Ă©tait endormie quelques heures plus tĂŽt. 

Nerwen soupira. 

- Bon sang, Aria, je ne pourrai pas te couvrir plus que je ne le fais déjà. Il est temps que tu prennes tes responsabilités en mains. Tu n'as plus dix ans !

- Je les prends... Simplement, je ne suis pas faite pour travailler lĂ -bas, c'est tout ! 

- Tu n'as pas le choix. Personne n'a le choix !

Aria haussa les Ă©paules et plongea ses deux grands yeux dorĂ©s dans ceux de sa sƓur.

- Hors de question que j'y retourne si ce n'est que pour faire office de présence. On se croirait dans une fourmiliÚre !

Nerwen secoua la tĂȘte, comme pour contrer les dires de sa sƓur. Cependant, aprĂšs quelques secondes, elle se rĂ©signa Ă  dire : 

- Je sais...

Un élan de contentement enveloppa la petite fée. Enfin, elle parvenait à faire ouvrir les yeux de quelqu'un !

- Alors pourquoi continuer de faire cela ? s'indigna Aria avec dégoût.

Effectivement, elle n'apprĂ©ciait pas que sa famille et ses amis soient ainsi traitĂ©s par la communautĂ© fĂ©Ă©rique. La reine, Zelda, demandait aux petites gens, dont ils faisaient partie, de travailler pour elle en cherchant minĂ©raux et pierres prĂ©cieuses. 

Donc, non seulement ce n'Ă©tait pas trĂšs propre, mais en plus c'Ă©tait affligeant et humiliant. 

Et Aria dĂ©testait cela. 

- Notre pays en a besoin, et nous n'avons pas le choix. Donc cesse de discuter et bouge-toi un peu. 

Nerwen leva la tĂȘte et lui lança un regard froid en passant prĂšs de sa petite sƓur. Elle lui fit signe de la suivre, et Aria obtempĂ©ra Ă  regret. 

- Fairyta, notre pays « comme tu dis », sait trÚs bien fonctionner tout seul. Tout ce que nous faisons, c'est faire plaisir à la reine. Et pour faire une chose aussi inutile, autant ne rien faire, contra Aria avec amertume et mauvaise fois.

AccompagnĂ©es d'une lĂ©gĂšre brise, les deux sƓurs slalomĂšrent quelques minutes entre arbustes, buissons, fougĂšres et troncs coupĂ©s plongĂ©es dans le profond silence de la forĂȘt. Lorsqu'elles arrivĂšrent Ă  la grotte dans laquelle attendaient les amis de la famille FlĂ©a, ils cessĂšrent de miner Ă  la recherche de trĂ©sors, et se retournĂšrent vers elle. 

Ce fut donc en voyant leurs regards froids et emplis de reproches qu'Aria comprit que les ennuis ne faisaient que commencer. 

Episode 2 : 

- Aria, tu es bien la seule fĂ©e qui se perd durant une journĂ©e entiĂšre... En sachant que nous travaillons au mĂȘme endroit depuis un mois ! ironisa Melian en posant la pioche sur son Ă©paule.

La fĂ©e foudroya son meilleur ami du regard. Si un simple coup d'Ɠil pouvait tuer, nul doute que le jeune homme serait dĂ©jĂ  six pieds sous terre. Car elle le savait taquin, mais pas Ă  ce point. Et alors qu'il valait mieux qu'elle ne se fasse pas remarquer, voilĂ  qu'il ne l'aidait mĂȘme pas !

- Je rigole, beautĂ©, c'est bien pour ça que tu as gagnĂ© tout mon respect. 

Il toisa son amie et lui fit un clin d'Ɠil. Elle dĂ©glutit devant tant de charme et se reprit lorsque Aerin, le pĂšre de Melian, le contra :

- On se fiche bien de ton respect. Ne l'encourage pas Ă  fuir ses responsabilitĂ©s, car tu ne nous aides pas..., fit-il froidement en se retournant vers la famille FlĂ©a. Vous devriez la cadrer un peu plus, cette petite est intrĂ©pide et n'a pas conscience du danger auquel elle nous livre tous. 

« đŒđ‘™đ‘  𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑓𝑜𝑱𝑠. 𝑇𝑜𝑱𝑠 𝑓𝑜𝑱𝑠 ! 𝑍𝑒𝑙𝑑𝑎 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑙𝑱𝑠 𝑖𝑛𝑜𝑓𝑓𝑒𝑛𝑠𝑖𝑣𝑒 𝑑𝑱 𝑅𝑜𝑩𝑎𝑱𝑚𝑒 ! » pensa-t-elle en se mordant la lĂšvre.

Mais, dans une telle situation, mieux valait se taire. 

Siri et Gadrel, ses parents, la toisĂšrent avec colĂšre et dĂ©ception tout en hochant la tĂȘte. Ensuite, puisque leur journĂ©e touchait Ă  sa fin, ils posĂšrent les pioches au centre de la grotte et sortirent de leur lieu de travail. 

Personne ne venait jamais voler des outils, aucun doute, donc, sur le fait qu'ils retrouveraient leurs objets le lendemain. 

Comprenant qu'elle passerait un sale quart d'heure une fois rentrĂ©e chez elle, Aria s'arrangea pour rentrer tardivement, ce qui n'amĂ©liorerait Ă©videmment pas son cas. Cependant, elle s'en fichait pas mal. Et, alors que cela faisait quelques heures dĂ©jĂ  que Siri, Gadrel et Nerwen avaient dĂ©sertĂ© les lieux, la petite fĂ©e se dĂ©cida enfin de se remettre en route. 

- On va se faire tuer. 

- Bien sĂ»r que non, rĂąla Aria en se retournant vers Melian, qu'elle avait convaincu de rester. đœđ‘’ vais me faire tuer, nuance. 

Le jeune homme leva les yeux au ciel et s'engagea dans l'immensitĂ© de la forĂȘt dĂ©sormais sombre. Les branches rapprochĂ©es des arbres ne faisaient passer que peu de lumiĂšre lunaire, il Ă©tait donc difficile pour eux de bien distinguer oĂč ils allaient.

- Pourquoi je me retrouve toujours dans ce genre d'embrouilles..., pesta le jeune homme. Tu as une mauvaise influence sur moi, ma belle. 

Aria l'ignora, soudainement intriguĂ©e par un bruit non loin d'eux. Elle attrapa la manche bouffante de son ami, et le tira vers elle. Ils Ă©taient si proches l'un de l'autre qu'elle put clairement distinguer ses grands yeux bleus dans la pĂ©nombre. 

Ils Ă©taient semblables Ă  deux saphirs remplis d'interrogations. 

En fronçant les sourcils, elle lui fit signe de se taire. Ensuite, elle lui dĂ©signa du menton les hautes branches de l'arbre le plus proche. Les questions seraient pour plus tard. Quelqu'un arrivait, et s'ils ne voulaient pas que de nombreuses rumeurs soient colportĂ©es sur eux plus qu'elles ne l'Ă©taient dĂ©jĂ , mieux valait que personne ne les voit. 

D'un commun accord, ils s'envolĂšrent vers les branches les plus Ă©paisses et s'y posĂšrent sans un bruit, juste Ă  temps pour Ă©chapper Ă  la vue des nouveaux arrivants. Il s'agissait de deux hommes de la garde royale. Aria pouvait les reconnaĂźtre grĂące Ă  leur armure dorĂ©e et bleu nuit. Ils Ă©taient Ă©galement munis de longues Ă©pĂ©es argentĂ©es qui frappaient leur tassette et genouillĂšre avec un bruit mĂ©tallique dĂ©rangeant, et en disait donc long sur leur fonction. 

Elle croisa le regard de Melian et fronça les sourcils. Rares Ă©taient les hommes hauts placĂ©s qui se baladaient aussi tard dans la forĂȘt, et tout deux s'en Ă©taient fait la rĂ©flection. 

D'autant plus que, en les regardant avec prĂ©cision, leur forte carrure et le badge jaunĂątre, ornant le plastron de leur Ă©quipement, indiquaient qu'ils appartenaient Ă  la garde rapprochĂ©e de la reine Zelda. 

IntriguĂ©, le jeune homme se pencha vers l'avant afin de mieux les distinguer et, lorsqu'il faillit tomber, le bruit des feuilles attira l'attention des deux gardes. Ils levĂšrent la tĂȘte.

- Qu'est-ce que c'était ? demanda l'un des gardes, main posée sur le pommeau de son épée.

Aria se mordit la lĂšvre et se rapprocha du tronc d'arbre. Elle intima silencieusement Ă  Melian de faire de mĂȘme. Il ne protesta pas et ne fit plus qu'un avec le feuillu. 

- Un Ă©cureuil, certainement, rĂ©pondit l'autre qui ne semblait pas inquiet. Ils s'arrĂȘtĂšrent de marcher et se posĂšrent prĂšs de la cachette des deux fĂ©es. 

Aria jura mentalement.

- SĂ©parons-nous. Je n'ai pas envie de passer la nuit Ă  chercher ces deux jeunes. Et si tu trouves cette fameuse petite aux cheveux roses et son ami, tue-les directement. Ne te laisse pas attendrir par leur jeune Ăąge... 

- Mais... 

- Il n'y a pas de « mais » qui tienne. Zelda les veut morts, et nous devons la servir. De plus, si nous ne le faisons pas, nous nous retrouverons trÚs certainement à leur place. Alors, ne discute pas les ordres !

Ce fut donc sur le soupir du deuxiĂšme garde qu'ils dĂ©cidĂšrent de continuer leurs recherches. Recherches qui impliquaient la mort d'Aria et de Melian. 

Les condamnĂ©s se regardĂšrent du coin de l'Ɠil,

A croire qu'en fin de compte, Zelda n'Ă©tait pas si inoffensive que cela...

Episode 3 

Durant de longues secondes, ni Aria ni Melian n'osa dire un mot. Ils se contentĂšrent de fixer avec crainte l'endroit oĂč se trouvaient, quelques minutes plus tĂŽt, les deux hommes de la garde royale.

Qu'avaient-ils encore fait ? Pourquoi Zelda les voulait-elle morts ?
- Eh bien, chuchota le jeune homme, quand tu as dit que tu allais te faire tuer, je ne pensais pas que tu parlais sérieusement...
Aria foudroya son ami du regard.
- Moi non plus, rétorqua-t-elle simplement.
Malgré leurs gestes hésitants, ils décidÚrent néanmoins de descendre de leur cachette. En silence, ils atterrirent sur le sol et toisÚrent l'obscurité avec méfiance.
- D'ailleurs, pourquoi es-tu recherché également ?
Melian la toisa. Sous ce regard furieux et insistant, elle détourna les yeux.
- Je n'en sais rien ! s'Ă©nerva-t-il. Et toi ?
- Moi non plus...
Aria soupira bruyamment. D'un geste lent, elle porta sa main Ă  son front. La chaleur qui rĂ©gnait Ă  Fairyta en Ă©tĂ© Ă©tait insupportable, et la crainte qu'elle ressentait ne faisait qu'attiser le mal de tĂȘte qui venait de se dĂ©velopper.
Elle se retourna vers son ami qui semblait ĂȘtre dans le mĂȘme Ă©tat qu'elle.
A une diffĂ©rence prĂšs : elle, qui n'Ă©tait que peu vĂȘtue avec sa petite robe rose, ne se sentait pas Ă©touffĂ©e par l'air chaud. Lui, en revanche, Ă©tait habillĂ© d'une chemise ample et blanche lacĂ©e au col, et ses longues jambes Ă©taient recouvertes d'un pantalon brun rentrant dans de grosses boots noires. Il devait mourir de chaud.
En effet, de fines gouttes de sueur perlaient sur le front lisse de Melian.
- On devrait rentrer, suggéra Aria.
- Sans blague.
La petite fée se mordit les lÚvres pour ne pas sortir une réplique cinglante.
- Pour une fois, ton don servira peut-ĂȘtre Ă  quelque chose.
Melian lui jeta une fois de plus une Ɠillade meurtriĂšre. Cette fois-ci, elle soutint son regard et le dĂ©signa du menton en croisant les bras. Chaque fĂ©e possĂ©dait un donc qui la rendait exceptionnelle, et donc essentielle Ă  leur sociĂ©tĂ© fĂ©erique. Seul Melian et Aria ne semblaient pas si indispensables que cela.
Tout d'abord car le jeune homme possédait l'étrange faculté de repérer une présence physique des kilomÚtres à la ronde, ce qui ne servait pas à grand chose.
Ensuite parce qu'Aria, elle, n'en avait pas encore développé.
- J'en ai un, moi, au moins.
Vexée par cette pique, Aria serra les dents.
- Apparemment, le tien n'a pas l'air si important que cela pour Zelda, puisqu'elle te veut mort tout autant que moi.
Étrangement amusĂ© par cette repartie enfantine, Melian afficha un sourire taquin.
Tout deux étaient angoissés, et il venait de comprendre que ce n'était pas en se querellant qu'ils sortiraient de cette situation trÚs... Embarrassante.
- Je te l'ai déjà dit... Tu as une mauvaise influence sur moi, c'est tout.
Ses yeux saphir se posĂšrent sur la jolie fĂ©e et il lui fit un petit clin d'Ɠil. Aria se calma, et le regarda s'asseoir sur le tapis de feuilles qui recouvrait le sol de la forĂȘt. Elle croisa les bras en levant les yeux au ciel. Melian en faisait toujours une tonne lorsqu'il s'agissait d'utiliser son don.
« 𝑄𝑱𝑒𝑙 𝑓𝑟𝑖𝑚𝑒𝑱𝑟 ! »
Il leva ses mains et les rejoignit face Ă  lui. Il ferma les yeux et se concentra.
Aria patienta.Elle patienta. Et patienta encore...
Ce fut donc de longues minutes plus tard que Melian se redressa. Il rejeta ses longs cheveux argentĂ©s derriĂšre son Ă©paule, et hocha la tĂȘte.
- La voie est libre.
- Sans blague..., fit ironiquement Aria, reprenant les mots de son ami peu de temps auparavant.
- Je n'ai senti personne. Ou du moins, pas de fées de la garde royale. Nous devrions rentrer, et l'expliquer à tes parents.
Aria hocha la tĂȘte et, d'un commun accord, ils se dirigĂšrent vers la petite cabane suspendue qui constituait la maison des FlĂ©as. Seule Zelda et sa garde rapprochĂ©e possĂ©daient un gigantesque palais fait de pierres prĂ©cieuses et d'or. Le peuple fĂ©erique, lui, pouvait se voir chanceux s'ils possĂšdent un toit sous lequel dormir.
Les fenĂȘtres Ă©taient encore faiblement Ă©clairĂ©es par la lumiĂšre des bougies qu'ils allumaient le soir, ce qui confirma donc les tristes pensĂ©es d'Aria : ils l'attendaient.
- Je vais vraiment me faire tuer, se plaignit-elle.
- Attends, je préférerais mourir de la main de tes parents, plutÎt que de celle de Zelda !
- Hum... Tu n'as pas tout Ă  fait tord.
AprÚs avoir profondément respiré, Aria s'envola vers le porche de la cabane. Elle n'eut pas le temps de poser un pied à terre que, déjà, la porte s'ouvrit sur une Nerwen furieuse.
- OĂč Ă©tais-tu passĂ©e ? DĂ©jĂ , tu ne viens pas travailler, mais en plus de cela, tu te permets de ne pas rentrer avec nous ? Et que fait Melian avec toi ? Qu'avez-vous encore mijotĂ© ?
Aria l'ignora professionnellement et rentra dans la petite maison, suivie de sa sƓur et de son meilleur ami.
Ses parents étaient attablés, et la toisaient avec sévérité. Aria n'y alla donc pas par quatre chemins et, avant qu'ils n'aient pu lui reprocher quoi que ce soit, elle leur expliqua pourquoi elle était rentrée si tard, accompagnée de Melian.
D'abord abasourdis, puis inquiets, ils accordÚrent aux deux amis de rester ensemble. Le jeune homme avait expliqué aux parents Fléas la relation relativement proche que les siens entretenaient avec les hauts fonctionnaires du pays. Nul doute, donc, qu'il ne serait pas en sécurité chez lui.
Aria et Melian étaient alors montés dans sa chambre, laissant une petite famille craintive et désemparée.
Pourtant, les principaux concernés, eux, s'étaient faits à l'idée que, désormais, leur vie ne serait plus pareille.

Episode 4 : 

- Tu ne trouves pas ça étrange que tes parents me laissent dormir avec toi ?

La fée haussa les épaules en attachant ses longs cheveux roses en un chignon défait.

- Tu es certainement beaucoup trop effĂ©minĂ© pour qu'ils te voient comme une menace. 

Melian la foudroya du regard et leva les yeux au ciel. Ensuite, il se laissa tomber sur le matelas qui avait Ă©tĂ© mis spĂ©cialement pour sa venue. 

Ce n'était pas la premiÚre fois qu'il était entré dans la chambre de la jeune fille, mais généralement, cela ne se déroulait pas dans ce genre de situation.

- Tu as peur ? demanda Aria qui, dĂ©sormais, recouvrait sa peau matte d'une Ă©trange crĂšme verte. 

- J'ai surtout peur de voir ta tĂȘte une fois qu'elle sera recouverte de cette Ă©trange substance.Aria se retourna vers lui et le dĂ©visagea, mĂ©contente. 

Il eut un mouvement de recul, puis explosa de rire en la pointant du doigt. La fĂ©e serra les dents, patienta quelques secondes le temps que le jeune homme se calme, et lui lança le pot de crĂšme Ă  la figure. Il heurta sa tempe et tomba par terre. La pommade, assez liquide, se rĂ©pandit sur le sol en bois. 

- Oh, mais tiens, ça sonne creux ! 

Melian haussa un sourcil, et dĂ©posa le pot Ă  cĂŽtĂ© du matelas. Il reprit un air sĂ©rieux et se redressa afin de dĂ©tailler son amie. Aria semblait inquiĂšte. DerriĂšre son air jovial et optimiste habituel se cachait une gigantesque incomprĂ©hension et une peur titanesque. 

Elle se tourna vers le miroir, posĂ© sur sa commode, et s'observa quelques secondes. Si il y avait bien une fĂ©e inoffensive Ă  Fairyta, c'Ă©tait elle. MĂȘme son physique ne la rendait pas plus crĂ©dible. En plus d'ĂȘtre petite et fine, elle possĂ©dait des cheveux rose bonbon, et des ailes assorties. 

« Une vraie gamine » pensa-t-elle en baissant ses deux beaux yeux dorĂ©s sur ses mains. 

- A quoi penses-tu ? s'inquiéta Melian.

- Ne penses-tu pas qu'en restant ici, nous mettrions mes parents en danger ? 

- On ne peut pas aller chez moi. 

- Je sais, mais nous ne pouvons pas rester ici non plus. Si ces gardes connaissaient nos noms, c'est Ă©tonnant qu'ils ne soient pas encore arrivĂ©s ic... 

Elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase que, dĂ©jĂ , Nerwen entrait en trombe dans sa chambre. Ses yeux Ă©taient remplis d'inquiĂ©tude et de tristesse. Elle portait deux nappes nouĂ©es entre elles pour former un sac. Elle le lança Ă  Melian qui l'attrapa au vol. Il se releva soudainement, tout comme Aria, prise de cours. 

- Rince-toi le visage, et pars ! ordonna sa sƓur.

- Quoi ? Quoi ? croassa Aria.

- Partez ! Les gardes sont en route. Il ne vous reste que quelques minutes. 

- Mais oĂč irons-nous ? 

Seul Melian semblait calme dans cette situation. Il fronça les sourcils.

- Aria a raison, oĂč irions-nous ?

- Vous trouverez. Mais partez. 

AttristĂ©e par une telle rĂ©action, Aria mit quelques secondes Ă  rĂ©aliser le danger qu'ils courraient tous en Ă©tant cloĂźtrĂ©s dans sa chambre. Elle se rinça donc rapidement le visage, attrapa quelques affaires quelle mit dans le sac que portait Melian, et se tourna vers Nerwen. Ses yeux Ă©taient embuĂ©s de larmes, mais elle se retint et laissa le passage libre afin que les deux amis puissent fuir rapidement. 

En dĂ©valant les escaliers, Aria put dĂ©couvrir ses parents, accablĂ©s par cette situation. Malheureusement, personne ne pouvait riposter aux ordres de Zelda, et si Aria fuyait aussi rapidement, c'Ă©tait justement car elle savait que ses parents ne craindraient pas d'enfreindre les lois pour elle. Elle ne les voulait pas en danger. Elle ravala ses larmes et ses craintes et les serra dans les bras. Durant de longues secondes, elle pria pour que ce ne soit qu'un cauchemar.Seulement, Melian la ramena Ă  la rĂ©alitĂ© : 

- Aria, je suis désolé, mais il faut partir.

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